Aujourd’hui, je souhaite parler d’un livre que j’ai lu récemment qu’il fallait absolument que je vous présente !
Il raconte l’histoire d’Eric Grassien, un homme handicapé en fauteuil roulant vraiment très inspirant, un véritable modèle même. Dans sa vie, il a connu les pires difficultés possibles et imaginables, qui vont bien au-delà de son simple handicap. Enfant de la DDASS sans aucune parenté, renversé par une voiture en 1989, ayant perdu sa femme et sa fille en 1997, Eric vit du produit de la vente d’un journal.
Et pourtant, sa joie de vivre reste inébranlable. C’est un homme libre et profondément autonome, qui vit par ses propres moyens et sans aucune aide de l’état. Que nous soyons handicapés ou non, nous avons tous à apprendre de cette personne que je considère comme une sacré leçon d’humanité à la lecture de ce livre.
D’un format court et percutant, ce livre m’a profondément marqué. Le récit de la vie et de la vision du monde de cet homme pourront grandement vous aider dans votre vie. Je vous garanti qu’après l’avoir lu, vous difficultés actuelles vous paraîtront bien moindre, car vous aurez compris que l’on peut toujours les surmonter, quelles qu’elles soient.
Je vous le recommande vivement, et j’ai décidé pour cela de vous en faire un résumé dans cet article afin que vous puissiez en savoir plus.
Le livre est divisé en une quinzaine de chapitres, relativement courts. Il nous présente dans un premier temps le parcours qui a été le sein, de sa naissance en 1967 aux années 2000. Autant vous le dire tout de suite, sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille ! Il expose ensuite sa vision du monde et de la société, et comment celle-ci traite du handicap. Il nous montre enfin qui il est aujourd’hui, à travers diverses de ses expériences.
Partie 1 : L’accident
Dans sa vie, il y a un avant et un après. Éric raconte comment il a été percuté par une voiture en 1989. Après deux mois de semi-coma et deux ans d’hopital, il s’en sort en fauteuil roulant, avec des difficultés d’élocution et pour contrôler ses mouvements. Malgré ses difficultés jusqu’ici, et désormais handicapé, il trouve malgré tout la force de continuer à vivre pleinement. Voilà une citation très intéressante qui résume bien sa conception de la vie :
« La vie, c’est comme la fille pour qui on a le coup de foudre, on peut en tomber amoureux sans qu’elle est fait grand chose pour se faire aimer »
Partie 2 : Pierrette Bartout, ma mère
Dans ce deuxième chapitre, Il raconte qu’il est né alors que sa mère n’avait que 16 ans. Fille -mère, et dans l’incapacité de l’assumer, elle le confie à l’assistance publique. Placé à la DDASS, ballotté de centre en centre, il explique son enfance difficile. Un jour, sa mère lui téléphone pour reprendre contact, après toutes ses recherches sur ses origines. Il ne la reverra jamais, sa mère étant décédée quelques jours avant leur rendez-vous. Il se tourne alors vers son père, qui avait décidé de le reconnaitre. Il se pointe à l’improviste chez son père, qui l’accueille avec son fusil. Eric décide de ne plus jamais revenir.
Il explique que ses difficultés, même si elles paraissent insurmontables, ont forgé son caractère, et lui ont permis de se remettre de son accident plus tard et d’accepter son handicap.
Partie 3 : Isabelle et Christelle, les amours de ma vie
C’est à la fois la cause de sa plus grande joie et de son plus gros chagrin.
A 12 ans, il fait la connaissance d’Isabelle, dans une colo. Un jour, il la retrouve par hasard dans un café à Paris, ils échangent leurs numéros et adresses. Une nuit, Isabelle, sous les coups de son mari, appelle Eric au téléphone pour qu’il vienne la chercher. Il s’exécute, et c’est à ce moment là qu’il s’aperçoit qu’il l’aime vraiment.
Ils vivent ensemble, elle travaille comme serveuse, lui comme vendeur de journaux. Après avoir navigué de ville en ville, ils finissent par s’installer en Haute-savoie, lorsque Isabelle tombe enceinte. Il travaille en Suisse, pays qu’il apprécie pour sa tranquilité. C’est alors qu’il se fait renverser par une voiture.
Après la naissance de sa fille Christelle, et sa sortie de l’hôpital deux ans plus tard, il reprend la vente de journaux ce qui lui permet de faire vivre sa famille. Ils vivent heureux et épanouis même si ce n’est pas toujours évident.
Quelques années plus tard, alors qu’il rentre chez lui, la police l’y attend : sa femme et sa fille ont été retrouvées mortes. C’est alors qu’il a envie d’en finir, pour « achever ce que cette bagnole avait commencé ». Après des semaines de désespoir, la vie reprend finalement le dessus.
Si Eric raconte son histoire, ce n’est pas pour se faire plaindre, bien au contraire. C’est pour montrer comment il a dépassé ses difficultés, pour être heureux malgré tout, et transmettre sa vision positive de la vie. Il cherche aussi à attirer l’attention sur les obstacles que rencontrent les personnes en fauteuil roulant.
Partie 4 : En fauteuil roulant
Il commence par une réflexion intéressante sur le mot Personne à Mobilité Réduite : pourquoi utilise t’on cette expression à rallonge qui ne veut rien dire ? c’’est comme si on désignait une personne âgée par personne à espérance de vie limitée !
La mobilité est quelque chose qui s’acquiert, handicapé ou non.
Il parle de ses premiers tours de roues en fauteuil roulant manuel, où il avait d’importantes difficultés à se déplacer seul. Ne voulant pas dépendre des autres, il décide d’acquérir un fauteuil électrique, qu’il doit lui même financer, puisqu’il est français et ne peut bénéficier des aides sociales suisses. Cela lui donne une grande liberté de déplacement, qui lui permet de parcourir la Suisse, et ne fait certainement pas de lui une personne à mobilité réduite !
Partie 5 : Handicapé
Le handicap n’a pas changé l’identité d’Eric, même si il n’est plus tout à fait le même.
Avec son fauteuil roulant, on lui colle l’étiquette de handicapé, qui signifie plein de choses confuses dans la tête de la plupart des gens : « Qu’on n’est bien à plaindre, qu’on ne peut rien faire par soi-même, qu’on est une charge pour la société, etc. » Tout est faux.
D’après Eric, et je suis tout à fait d’accord avec lui, tout le monde est handicapé d’une manière ou d’une autre. On a tous une douleur, une blessure, quelque chose qui ne fonctionne pas bien en nous, et que l’on essaie de cacher tant bien que mal. Ce peut être un amour déçu, d’être stressé au point d’en tomber malade, avoir des problèmes d’alcool, etc.
Et on a tous les mêmes aspirations, à savoir de vivre et d’être accepté parmi les autres.
Il fait savoir qu’il faut défendre ses droits en tant que personne lorsque l’on est handicapé. Cela vous aide et aide les autres handicapés, et fait même progresser la société. Cela rejoint ce que j’ai pu écrire dans l’article Les bienfaits d’aider les autres. Selon Eric, ce n’est pas seulement une nécessité, mais un devoir.
Partie 6 : Des sous
Eric a toujours su trouver de quoi subvenir à ses besoins, mais tout juste, et bien souvent au jour le jour. Il est important pour lui d’être totalement indépendant financièrement, et de ne pas être à la charge de la société. Il aime faire savoir qu’il ne perçoit aucune aide de l’état.
N’étant pas Suisse, il n’a pas le droit aux assurances. Habitant à l’étranger, il ne perçoit pas les aides sociales françaises.
Mais il est fier de se débrouiller seul, même si c’est difficile en cas d’imprévu. Néanmoins, il considère que les moyens mis en oeuvre pour les handicapés sont insuffisants et font partis du superflu pour les politiques.
Il compte plutôt sur la solidarité sauvage pour se faire aider dans son quotidien, plutôt que la solidarité organisée, qui n’est pas assez solide selon lui.
Partie 7 : La vie quotidienne
Il ne dépend pas d’aides humaines pour vivre mais cela lui demande du temps pour se débrouiller seul. Son courage est impressionnant ! Il se lève tous les matins à 4h30 et se couche vers minuit, mais c’est ce qu’il a choisi. Il mets près de 2 heures à se préparer.
Il fait toujours attention à sa présentation pour montrer que les handicapés prennent soin d’eux-même.
Il travaille 7j/7, de gare en gare pour vendre son journal et prend le train tous les jours. Il est un peu en spectacle mais apprécie le contact avec les autres. Il s’amuse à constater la diversité des réactions des passants : pitié, compassion, hypocrisie, ignorance affichée, indifférence, mais aussi intérêts, sourires, discussions, et fidélité de clients. C’est sûr qu’on ne fait pas tout ce cirque avec la dame du kiosque !
Il travaille jusqu’à 23h en prenant des pauses midi et soir, ce que peu auraient le courage de faire.
Partie 8 : Des goûts
Eric mange très peu mais a la possibilité de le faire seul. Ce chapitre présente peu d’intérêt si ce n’est de mieux le connaitre !
Partie 9 : Féminin
Dans ce chapitre, Eric affirme que si le handicap et la vie de couple ne sont pas incompatibles, il y a néanmoins beaucoup de barrières à surmonter. Il n’a lui même plus été en couple depuis la mort de sa femme. Il faut déjà dépasser l’apparence physique pour voir la personne qu’il y a derrière, accepter le handicap et faire abstraction du regard des autres : passants, amis, famille, parents. Cela fait beaucoup.
Si on dit que l’amour se fout des apparences, c’est plus vrai lorsque l’apparence est « normale », ce qui n’est pas le cas pour les handicaps importants.
Il a connu une femme, qu’il voyait souvent mais avec qui il n’était pas en couple. Ne pouvant pas renouveler son permis de travail, il envisageait de quitter la Suisse. Elle lui avait alors proposer de se marier pour résoudre les problèmes d’Eric, mais ses parents ont refusé car il était handicapé.
Partie 10 : Dieu
On pose souvent la question à Eric de savoir s’il croit en dieu ? Il y a souvent une curiosité derrière, on se demande si il est possible d’y croire en étant en fauteuil, et après un parcours aussi chaotique.
Oui, et il pourrait dire aussi bien qu’il lui en veut ou qu’il le remercie.
Il pense que la foi peut être utile pour faire changer les choses sur terre, et permet de persévérer même lorsque tout semble perdu.
La foi peut aussi rassurer les hommes sur leur mort future. Elle ne fait pas peur à Eric, qui l’a cotoiyé de près, a été tenté, et y a renoncé. Mais il aurait tout de même préféré mourir avant sa fille, dans l’ordre logique des choses.
Partie 11 : Johnny Hallyday
C’est son chanteur préféré, tant et si bien qu’il lui consacre un chapitre. Il lui tient compagnie dans les trains et les gares. Sa musique est sa potion magique, qui lui redonne le moral lors des petits moments de blues, et donne beaucoup d’espoir et d’énergie, en particulier à ceux qui se sentent blessés.
Partie 12 : Obstacles
Il dénonce toutes les difficultés d’accessibilité que rencontrent les personnes en fauteuil, encore trop nombreuses. Il y a plein d’endroits où Eric ne peut pas aller. Pour lui, c’est exactement comme si on disait à une personne qu’elle ne peut pas rentrer dans une salle de spectacle parce qu’elle a les yeux bleus. Il reste beaucoup à faire dans ce domaine.
Partie 13 : Politique
La vie ne manque pas d’imprévus pour un handicapé. Malgré cela, tout est à prévoir dans cette situation. Il pense que la vie quotidienne des handicapées est déjà un exploit en soi avec les difficultés pour faire des choses même banales.
Le politiques pourraient mettre en place plein de mesures pour faciliter la vie des handicapés. Peut-être que les choses iraient mieux si la plupart des handicapés se défendaient mieux.
Partie 14 : Liberté et solitude
Il est très attaché à la liberté. Cela provient sans doute de la DDASS, où il se sentait comme en prison. Ce pourquoi il a vécu pendant longtemps hors du système. Il a néanmoins dû régulariser sa situation, car c’était compliqué d’être étranger et invalide à la fois. Son envie de liberté n’a pas changé, même si handicap l’a rendue plus difficile.
Sa liberté l’a sans doute conduit à être un peu solitaire, mais il l’apprécie aussi. Il a peu d’amis mais ceux qu’il a sont fidèles, et c’est l’essentiel.
Il termine son livre en remerciant l’ensemble des personnes qui l’ont aidé tout au long de sa vie, et aussi pour la parution de cet ouvrage.
Cela vous a donné envie de le lire ? Il en reste quelques exemplaires sur Amazon au format papier. Autrement, si vous avez des difficultés motrices, il est disponible au format audio sur le site de la BNFA.
En tout cas, je vous le conseille vu tout ce que l’expérience de vie d’Eric peut vous apporter.
A bientôt !