(Ou comment transformer ce que beaucoup voient comme une faiblesse en véritable force)
Rien que le titre peut choquer. Et c’est voulu.
Pourquoi ? Parce qu’il est urgent de sortir de l’angélisme qui entoure la question du handicap, d’éveiller les consciences et de casser les codes. Oui, le handicap comporte des injustices terribles. Oui, il est la première cause de discrimination en France. Mais je suis convaincu que, même face à cette réalité, on peut tirer parti de sa condition pour avancer.
Je ne dis pas qu’être handicapé est une chance. Je dis que, comme dans toute situation de vie, il est possible de transformer ses contraintes en leviers. C’est ce que je fais chaque jour, et voici 5 principes que j’applique depuis plus de 10 ans.
1. Assumer sa singularité
Il y a 12 ans, en plongeant dans le développement personnel, j’ai compris que je ne serais jamais comme tout le monde — peu importe mes efforts. Alors, pourquoi vouloir ressembler aux autres ?
Le jour où j’ai assumé ma situation, tout a changé.
Sur le marché du travail, mon handicap aurait pu être un frein. Mais il est devenu un atout : je me démarquais naturellement, je restais dans les mémoires, et ma motivation à prouver ma valeur dépassait celle de beaucoup d’autres candidats.
Aujourd’hui, ma visibilité, notamment sur LinkedIn où j’ai près de 13 000 abonnés, est l’un de mes plus grands avantages. Lorsque je demande quelque chose, j’obtiens souvent une réponse positive rapidement. Ce n’est pas de la magie : c’est la force de l’authenticité et du réseau.
À retenir : Assumer qui vous êtes, c’est ouvrir des portes insoupçonnées, surtout dans un monde où la différence attire l’attention.
2. Jouer le jeu des apparences
Dans ma vie professionnelle, je croise souvent des promoteurs immobiliers peu habitués au handicap. Avec mon incapacité à bouger et mon respirateur, certains me perçoivent comme inoffensif, peu confiant, voire incapable de négocier.
Un jour, j’ai dû discuter d’un rabais suite à une modification d’un programme immobilier. Résultat ? 30 000 € de réduction obtenus en 2 minutes.
Pourquoi ? Parce que j’étais préparé, sûr de mes arguments et que mon interlocuteur, avec ses 35 ans de métier, ne s’attendait pas à ça.
Le secret : mettre son ego de côté, laisser l’autre se sentir supérieur. Quand la partie adverse se croit en position de force, elle baisse sa garde… et c’est là que vous pouvez marquer des points.
À retenir : Les préjugés sont réels. Ne les prenez pas personnellement. Utilisez-les à votre avantage.
3. Passer à autre chose quand on vous rejette
Deux fois dans ma vie, j’ai été directement refusé à cause de mon handicap :
- Une fois pour un emploi (“il y a un problème avec votre candidature…”)
- Une fois pour une formation de coaching (“nous ne sommes pas adaptés à vos besoins”), sans même m’avoir posé de questions.
Oui, j’étais en colère. Mais réagir à chaud aurait été contre-productif. J’ai pris du recul et j’ai compris que ces personnes n’étaient pas les bonnes avec qui travailler.
Résultat : j’ai trouvé un meilleur poste et je suis même devenu client de l’entreprise qui m’avait refusé, obtenant des faveurs pour mon employeur. Et pour la formation, j’ai trouvé un programme plus adapté et inclusif.
À retenir : Le rejet peut être douloureux, mais il vous redirige souvent vers mieux. Gardez le cap et renforcez votre confiance en vous.
4. Jouer sur la corde sensible
Quand je cherchais du travail, je savais que concurrencer les autres candidats “valides” sur un CV pur et dur serait compliqué. Alors j’ai choisi une autre voie : l’empathie et la sincérité.
J’exposais mes difficultés et les discriminations subies, mais toujours en montrant ma motivation et mon envie de contribuer. Et ça marchait. Pourquoi ? Parce que les gens aiment se sentir utiles, et beaucoup ont dans leur entourage quelqu’un touché par le handicap, la maladie ou d’autres épreuves.
Raconter votre histoire de façon authentique peut déclencher des élans de solidarité puissants. Mais attention : il ne s’agit pas de se mettre à genoux ou de supplier. Vous cherchez un partenariat, pas de la pitié.
5. Transformer ses difficultés en challenges
Un tournant majeur de ma vie : le jour où j’ai dû devenir employeur de mes auxiliaires de vie.
Mon service d’aide à domicile n’était plus à la hauteur, et je me suis lancé dans le recrutement. C’était risqué, mais c’était l’occasion d’améliorer radicalement mon quotidien.
Avec le recul, c’est l’une des meilleures choses qui me soit arrivées. J’ai appris la gestion, le management, la comptabilité, la communication… Et surtout, j’ai gagné une autonomie et une liberté que je n’aurais jamais imaginées.
À retenir : Chaque difficulté peut devenir un tremplin, si vous l’abordez comme un défi à relever plutôt qu’un mur infranchissable.
Conclusion
Mon message est simple : le handicap est une épreuve, mais il n’est pas une fin. En assumant votre singularité, en utilisant intelligemment les préjugés, en rebondissant face au rejet, en jouant sur l’humain et en transformant vos défis en challenges, vous pouvez non seulement avancer… mais aussi inspirer et impacter les autres.
